Je me promenais dans le centre d'achats de La Place Alexis Nihon comme je le fais très souvent à l'heure du midi et en entrant dans une boutique, j'aperçois une dame qui m'envoie la main. C'était Carole, la couturière. Elle me dit: "viens me voir après tes courses!" et je hoche le tête. Je viens la voir, elle m'accueille avec un grand sourire comme elle le fait toujours et m'annonce qu'elle quitte le nettoyeur pour lequel elle travaille. Il est grand temps qu'elle fasse une transition vers d'autres projets, me dit-elle. Je souris et ressens un petit pincement dans mon coeur. Cette talentueuse dame super sympatique qui a ajusté, modifié et embelli plusieurs de mes vêtements ne fera plus partie de mon petit monde qu'est le centre d'achats de La Place Alexis Nihon. J'ai souvent songé à écrire à propos des gens qui travaillent avec leurs mains; qui ont un "vieux métier" et lorsque Carole m'a dit qu'elle partait, j'ai saisi l'opportunité pour lui rendre hommage. Les cordonniers, les mécaniciens, les peintres, les briqueteurs, les coiffeurs et j'en passe sont pour moi tous des artistes. Ils ont beaucoup appris plus sur le terrain que dans les livres (mon style d'apprentissage préféré). Leur expertise se voit clairement dans leurs mains qui sont, la plus part du temps, endurcies et aguerries par l'expérience. J'ai beaucoup de respect et d'admiration pour le travail qu'ils font. En quelques secondes de manipulation ou avec seulement un regard, ils sont capables d'analyser et de diagnostiquer le problème: "Ouep! c'est la coutûre qui est trop faible mais le cuir est encore bon. On va renforcer ça pour toi, mercredi ça te va?" me dit le cordonnier en tenant une de mes paires à talons hauts entre ses mains. Et comme promis, mercredi arrive et les chaussures qui ont maintenant une deuxième vie, m'attendent patiemment dans la petite boutique du cordonnier. Le résultat de leurs efforts est visible et quantifiable et je trouve cela satisfaisant et rassurant dans un monde inondé de concepts intangibles.le Des générations de couturières ItaliennesJ'ai une admiration toute particulière pour les femmes couturières étant données que plusieurs de mes arrières grand-mères et mes arrières tantes cousaient, crochetaient, tricotaient et brodaient. En effet, mes deux grand-mères cousaient elles aussi. Ma mère a appris à un jeune âge à suivre un patron pour faire ses propres robes et vêtements. Ma soeur semble avoir le talent aussi. Pour ma part, je fait entièrement confiance à ma mère et Carole, la couturière car il ne faut pas oublier que la couture implique aussi les chiffres et certains calculs précis. Pas ma spécialité car je fait tout à l'oeil et sans mesurer! Bref, j'ai été entourée et sensibilisée par les oeuvres de ces femmes, surtout ma mère et cela me fait apprécier le travail qui se cache derrière un vêtement. C'est ma mère qui m'expliquait toujours comment repérer la qualité d'un vêtement, soit par sa finition ou par le matériel utilisé. C'est elle qui m'a fait comprendre la précision et la concentration nécessaires pour créer mon costume de tomate pour l'Halloween (oui, j'ai été une belle tomate ronde et rouge pour l'Halloween ;) quoi de plus Italien? ). Qualité des vêtements d'aujourd'huiC'est pour cela que je suis souvent très déçue des magasins de vêtements offrant des produits à prix abordables mais qui malheureusement ne durent pas très longtemps et parfois, bien franchement, tout croche. Il fut un temps où la qualité n'était jamais compromise. Le cuir était toujours vrai, les bijoux étaient vrais (métaux précieux), les matériaux et les tissus choisis étaient résistants et tous les vestons et les jupes avaient des DOUBLURES! Maintenant c'est un miracle de pouvoir trouver des vêtements à prix moyens avec ce genre de finition. C'est comme ça que j'ai fait la connaissance de Carole. Elle a travaillé sur des vêtements bien spéciaux, souvent elle y ajoutait des éléments de base qui manquaient. J'ai parfois même acheté des articles car je savait que Carole pouvait me les ajuster. Elle me racontait aussi que de plus en plus, même les marques de luxe ne rencontrent pas toujours les standards de haute qualité. Un exemple que vous avez fort probablement déjà vécu: votre manteau bien chaud et super chic pour l'hiver n'est pas sensé "perdre ses plumes!". Les plumes sont, en principe, sensées être dans une doublure séparée et ensuite le tout inséré dans le manteau. Ce n'est souvent pas le cas et ça c'est Carole qui me l'a appris.
Nous avons ri à plusieurs reprises dans la petite salle d'essayage et mon admiration pour son travail de couturière nous a grandement rapprochées. Joyeuse et souriante, Carole est toujours très occupée avec ses clients. Mais ne la sous-estimez pas car elle sait tenir tête aux clients qui veulent des modifications très compliquées en moins de 24h. Carole la couturière, avec ses lunettes et son mètre ruban autour du cou, est pour moi une femme membre d'une génération qui tranquillement commence à disparaître. Ces femmes qui ont connu des temps plus difficiles et qui, comme un rocher sous l'effet érosif des vagues, demeurent solides tout en gagnant en douceur et en sagesse. Pour tous les vêtements que vous avez raccourcis, modifiés et sauvés, merci Carole! Ivana Tinybumblebee xx
Maria Masciotra
10/5/2016 04:50:59 pm
Des personnes dévouées qui améliorent notre qualité de vie! Comments are closed.
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AuthorMy name is Ivana. I love photography and meeting people. I hold a Master's in counselling psychology and work as a career consultant. Music is my fuel and an important source of energy in my life. I drive my vespa around the city and I love what I do! :) About this blog: me on my artistic soap box! My first novel!Sign up to get notified with my blog updates!
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